Mexican kids

 

 

          Tombé par hasard entre les mains de nos chroniqueurs, il faut bien avouer que rien ne nous poussait à regarder ce petit film en noir et blanc réalisé par un relatif inconnu. Sauf que la jaquette cite allègrement Jim Jarmush et Kevin Smith. Si l'influence du premier est indéniable, le nom du second n'est dû qu'au noir et blanc choisi, comme pour Clerks, pour raconter cette petite tranche de vie urbaine.

 

 

Deux préados mexicains se retrouvent seuls le temps d'une après-midi. Leur programme est simple: Counter Strike, coca cola, chips, pizza...Nobles activités donc, mais bien vite les deux gamins vont être dérangés par la voisine, en manque d'ustensiles de cuisine, et un livreur de pizza un peu collant.

Les premières minutes laissent assez sceptique quand à la suite. On se demande rapidement si le film va tourner vers un minimalisme chiant/arty proche de la chronique sociale absconse tant les plans fixes semblent volontairement longs. La qualité première du film est donc la manière dont Fernando Eimbcke à su tirer parti de ses personnages. Les situations glissent vers une douce folie où les questions de cuisines et de jeux vidéo deviennent existentielles. Le réalisateur capte ainsi des moments doux (un premier flirt touchant) et décalés (un petit space cake pour le goûter) sans aucune prétention mais avec une sincérité bienvenue.

 

         Alors effectivement, certains passages méritent que l’on s’accroche car le parti pris de mise en scène n’aide pas le rythme très (parfois trop) lent du film. Mais ceux qui dépassent ce cap peuvent passer un bon petit moment. Le retour à la vie normale devient alors légèrement mélancolique car beaucoup moins folle et là, doucement, on se surprend à ressentir ce spleen du dimanche soir.

Une drôle d’expérience donc qu’il serait inconvenant de refuser si, comme nous, elle vous tombait dessus par hasard.

 

Mexican kids

De Fernando Eimbcke

Scénario: Fernando Eimbcke, Paula Marcovich

Photo : Alexis Zabe

Musique : Alejandro Rosso

Avec : Enrique Arreola, Diego Catano, Daniel Miranda, Danny Perea

 

Emile

écrit  le 15 12 2006