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Massacre à la tronçonneuse, le commencement.

 

 

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            Hummm, comme il est bon ce retour au cinéma des psychopathes dégénérés dont le seul but dans la vie est  de découper en petits morceaux ses fayots de congénères. Ce revival ne s’est pourtant pas fait sans peine. C’est à coup de remake de films fondateurs des années 70, de hold up de films asiatiques contemporains, de suites, de prologues, de suites de prologues, et de pré-suites de suites de remakes qu’a eu lieu ce retour d’un certain cinéma d’horreur. Les fans, comme votre serviteur, ont pourtant bien craché leur venin et probablement pratiqué moult malédictions vaudous et chamaniques sur les producteurs avides de sous à l’origine de ces produits marketing ainsi que sur les réalisateurs vendant leur âme au diable hollywoodien. Le constat fût toutefois clair, la plupart de ces produits se trouvaient être d’excellents films, utilisant intelligemment leur matériau de base et révélant des réalisateurs respectueux et prometteurs. Le succès, critique et commercial, offrait ainsi aux producteurs la confirmation que le système des franchises n’était plus désuet. L’apport artistique ne relève alors plus d’idées originales mais d’une réappropriation de celles-ci, jouant principalement avec les attentes du spectateur. À cela il faut ajouter un concept marketing particulièrement efficace, caressant le fan hardcore dans le sens du poil pour mieux lui faire avaler la pilule.

 

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            Massacre à la tronçonneuse, le commencement (un prologue à un remake donc), permet de donner raison à ceux qui, trois années plus tôt, hurlaient au blasphème en apprenant les reprises de leurs films préférés. Et pour cela, merci Michael Bay et merci Jonathan Liebesman!

 

            L'histoire en elle même ne change pas d'un iota des précédents opus, à savoir : une bande de jeune va tomber dans les mains de la famille la plus tarée du Texas et passer une très mauvaise heure et demie... Que ceux qui attendaient de ce film une introspection sur le genre et une réflexion sur la genèse d’un mal absolu (Leatherface en l’occurrence) peuvent d’ores et déjà passer leur chemin. Le dérapage de la famille Hewitt est expliqué ici en 10 minutes chrono, le père devient cannibale après avoir goûté le sang d’un flic fraîchement tué ( ?), Leatherface devient méchant après avoir été viré de l’abattoir dans lequel il travaillait et trouve sa fameuse tronçonneuse sur le bureau de son patron ( ??), lui aussi récemment massacré. La suite, elle est faite de scènes de tortures mentales, physiques (un survival quoi) d’une banalité et d’une linéarité assommante cachant difficilement le manque d’idée de l’entreprise.

 

           En revanche, ce qu’a parfaitement compris Michael Bay, et que ce yesman de Liebesman ne risquait pas de contredire, c’est que le gore et le scandale font vendre et attirent dans les salles les ados en mal de sensation. Alors effectivement, les effets horrifiques sont particulièrement nombreux et dégueulasses mais complètement anodins tant ils relèvent demas l’effet choc à peine digne des pires émissions de TF1. Les premières minutes déjà (l’accouchement de la mère de Leatherface) montrent l’attitude "grand guignol" même pas drôle ou se mêlent urine, sang et liquide amniotique dans une scène révélant lourdement le but principal du film : choquer et faire croire ainsi à une radicalité et à une honnêteté dans le traitement. Le tout est si appuyé qu’il en devient instantanément ridicule. Comme si le caractère dérangeant d’un film se construisait sur la tonne de barbaque et/ou sur les litres de faux sangs (ou autre) exposés devant la caméra. C’est oublier peut-être que Massacre à la Tronçonneuse (l’original) fût interdit purement et simplement et non coupé pour la simple et bonne raison qu’il ne comportait aucune scène gore.

 

           Massacre à la tronçonneuse, au commencement fait ainsi office d’un gros ballon de baudruche vendant de l’horreur au rabais pour adolescents fans de la Nouvelle Star et du prêt-à-consommer (et c’est probablement le public visé par Michael Bay). Comme d’habitude lorsque les pépettes s’en mêlent trop, le caractère subversif, contestataire et intelligible du film d’horreur est oublié au profit de ses oripeaux, devenus vitrine du genre. Ainsi la franchise n’aura fait illusion que le temps d’un remake plutôt jouissif, cette préquelle rejoint, elle, illico le placard, bien plein, des suites pourries. Les amateurs et habitués éviteront, nous l’espérons, de se faire acheter à coup d’effets gores clinquants tant cet effet « coquille vide » se propage lentement sur le territoire du cinéma de genre (Saw 2, 3).

 

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Massacre à la tronçonneuse, le commencement.

de Johnatan Liebesman

Ecrit par: David J. Schow et Sheldon Turner

Musique: Steve Jablonsky

Photo: Lukas Ettlin

Avec: R. Lee Ermey, Jordana Brewster, Andrew Bryniarski

 

Emile

 

écrit le 01 mars  2007

 

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