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Bandes dessinées

 

Planetary

 

 

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               En ces sombres soirées préhivernales, on se laisse facilement aller au pessimisme. Voilà qu’en regardant sa bédéthèque on se dit : « quand même, j’ai beaucoup de bédés d’Alan Moore, vraiment, c’est tellement dommage qu’il n’y ait d’autres auteurs de sa trempe ». Et voilà que l’on ressort ses Gentlemen extraordinaires, ses top ten et autres productions récentes en plaçant notre barbu préféré sur le temple de nos divinités personnelles rabaissant d’un seul coup toutes les autres productions au niveau de gentillettes histoires pour passer le temps, entre deux cafés, entre deux sandwichs ou, pire, entre deux Alan Moore

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                 Et c’est là que, tapis dans la lumière faiblarde d’un coin d’une pièce, posé au milieu de l’immense pile de bédé « à lire », un volume attire notre attention. Le temps d’une seconde notre cerveau ne pense à rien d’autre qu’à un canapé et à savourer le temps d’une heure une agréable production qui, probablement, finira dans les bacs des bédés d’occasions dès le lendemain.

Ce fut le sort de Planetary, comics scénarisé par Waren Ellis, dont votre serviteur n’avait lu que le très sympathique épisode de Iron Man : Extremis. Quelle ne fût pas la honte qui immergea mon corps entier lorsqu’en refermant le bouquin je m’aperçu de l’immensité du talent du monsieur. « Comment puis-je encore écrire et mettre en ligne un papier sur la bédé alors que j’étais dans l’ignorance d’un tel scénariste ? » me dis-je sur le moment.

 

               En effet, par le biais de petites histoires d’une vingtaine de planches, Ellis développe l’arrivée d’Elijah Snow dans l’organisation Planetary, des archéologues de l’étrange. C’est alors l’occasion pour lui d’exposer toutes ces petites histoires, anecdotes, légendes existantes de par le monde, fournies par la littérature, le cinéma et la bande dessinée populaire et de l’utiliser comme le fil d’un tissu immense sur l’imaginaire. planetary2

 

        Très vite, après quelques planches, l’addiction est faite et le moindre arrêt entre deux histoires lance votre cerveau dans des considérations métaphysique jusqu’ici insoupçonnées. La brèche est alors ouverte, plus on avance dans Planetary et plus l’inconnu parait immense. La liberté de ton prise par Ellis, et ses réflexions plus personnelles (que dans Iron man) apportent à ce comics une originalité et une sensibilité salutaire.

         Loin de se contenter d’illustrer le génial scénario du bonhomme, John Cassaday rend possible la matérialisation de l’infinie. A tel point que l’on se surprend à observer, dans les vides laissés dans ses dessins, l’immensité de l’inconnu.

Vous l’aurez compris, Planetary est une petite perle, Waren Ellis un scénariste génial et sa collaboration avec John Cassaday digne des plus grands duo de Alan Moore. Alan Moore qui écrit d’ailleurs tout le bien qu’il pense de cette bédé dans la préface, préface que j’aurais mieux fait de lire avant la bédé (c’est une sale habitude), je n’aurais ainsi pas passé ma journée à trouver une filiation entre les deux bonhommes…

 

 

Emile

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Planetary

Scénario: Waren Ellis

Dessin: John Cassaday

Editions: Semic

 

 

 

 

 

 

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