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Brick

 

 

 

        Réalisé il y a 2 ans déjà, Brick continue son petit bonhomme de chemin en faisant sensation lors de ses passages dans les festivals. C’est donc auréolé du prix spécial du jury de Sundance qu’a débarqué dans nos vertes contrées l’une des petites surprises de 2006.

 

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        Transposer les codes du film noir dans l’ambiance teenager d’un lycée américain, voici le parti pris plutôt casse gueule que Rian Johnson a choisi pour son deuxième film. Brendan est un lycéen solitaire et têtu,  ce qu’il prouve lorsque son ex petite amie Emily lui demande de l’aide dans un message décousu, avant de se rétracter. Trop tard pour elle, Brendan se lance dans une enquête qui devrait lever le brouillard autour de cette affaire de brique volée.

         L’idée de base donne le ton, personnages haut en couleur, énigme compliquée sur fond de drogue, on se trouve bien dans un film noir. L’univers lycéen apporte donc la touche de nouveauté à un canevas classique, la grande force du film relève de l’utilisation de cet univers. Pas question ici de rentrer dans le stéréotype du teenager tel que nous l’assène les american pie movies. Chaque personnage est un adulte en puissance, amour, drogue et violence font déjà parti de leur quotidien. Grâce au physique d’adolescent, Rian Johnson accentue la violence des situations, joue avec cette dualité (ado-adulte) afin d’ajouter au récit une touche décalée ; la mère du caïd de la drogue sert des jus d’oranges aux sbires de son fils, le proviseur du lycée ressemble plutôt à un parrain…

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        En confrontant très rapidement Brendan à la mort, le réalisateur insiste sur ce point : ses personnages n’ont d’adolescent que leur apparence. Joseph Gordon-Levitt (Brendan) compose un ado borné et suicidaire, situé entre le Plisken de Carpenter et Jack Gittes de Chinatown et Two Jakes. Difficile de faire plus adulte. Le reste des rôles ne déroge pas à la règle, du caïd jusqu’au partenaire intello, tous sont inspirés de figures incontournable du film noir. Sans oublier la femme fatale, belle, hypnotique et dangereusement  intelligente.

 

 

          En bref, ce film prouve qu’il est encore possible de faire du nouveau avec du vieux, et surtout de proposer un spectacle complet sans que l’un des ingrédients (le comique, la violence, la romance) ne couvre l’autre, l’originalité de l’univers dynamisant l’intrigue, et vice-versa. À noter enfin le clin d’oeil à May (film sur lequel Rian Johnson officiait en tant que monteur) qui, déjà, montrait les bienfaits d’une bonne digestion des références cinéphiliques.

 

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Emile

 

Brick

De Rian Johnson (2004)

Scénario Rian Johnson

Photo: Steve Yedlin

Musique: Nathan Johnson, Larry Seymour

écrit le  10 novembre  2006

 

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